• GRIZONNANT : France-Allemagne 2-0

    En attendant la finale de l'Euro : France - Portugal

    Après avoir failli dans trois prévisions (les victoires manquées de la Belgique et de l'Italie, ainsi que la fifa francese), je ne me hasarderai pas à un nouveau pronostic même si bien évidemment, je soutiendrai les bleus. La France a donc surclassé la petite Islande et a bien profité du travail italien (Belgique et Suède vaincues, Espagne éliminée et Allemagne fatiguée). Les conditions rocambolesques de la vision de la demi-finale historique France-Allemagne ont ajouté un sentiment d'étrangeté à ce match pas comme les autres. Peu de temps avant le début de la rencontre, Garrincha était coincé dans les bouchons sur la Francilienne. Il a tenté de rouler le plus rapidement possible pour rattraper le retard avant d'envisager de voir le match sur une aire d'autoroute en compagnie de routiers sympas. C'est à Valmy 1792 que La Marseillaise a retenti à la radio. Mais l'unique télévision de la station service était… "cassée". La voix de Jacques Vendroux sur une des stations de Radio France a donc accompagné Garrincha jusqu'au pénalty triomphant de Griezmann, à la sortie d'autoroute. A Metz, les rues désertes de la ville contrastaient avec les grappes inouïes d'êtres humains agglutinés à chaque terrasse de café et sur toutes les places. Il était possible de circuler en voiture et de suivre les premières actions de la seconde mi-temps en passant d'un écran à l'autre. C'est la grande nouveauté par rapport aux années Platini, aux deux demi-finales perdues de 1982 et 1986, mais aussi à la victoire de 1998. La multiplication des écrans plats et full HD a transformé la moindre buvette de fortune en fan zone improvisée. Le football est entré dans toutes les vies. Il n'appartient plus aux footballeurs. Le vide idéologique et la dépression économique sont tellement sidérales que même l'euphorie de 1998 semble un cran en dessous. Des jeunes mecs rigolards, saoulards et klaxonnards, accompagnés de jeunes filles peinturlurées et hystériques ont pris d'assaut les autos et les rues, dès le coup de sifflet final et la qualification française. Garrincha qui a vu le second but est bien incapable de se souvenir véritablement du déroulement de cette rencontre, et du plaisir pris à cette victoire, alors qu'il connaît par coeur les deux défaites de 1982 et 1986, deux matchs dont la qualité réside précisément dans la défaite. Les temps ont changé et les tempes sont devenues bien grises. Garrincha est désormais un vieux con.  Le tirage au sort favorable, le coup de pouce de l'arbitre (suite au "coup de main allemand" (L'Équipe lire ci-dessous) ont été compensés par les six magnifiques coups de Grizou, lequel Griezmann est venu se placer devant Van Basten (5 buts), mais derrière notre immense Platoche (9 buts), pour le meilleur nombre de buts inscrits en une seule phase finale de l'Euro. Le meilleur joueur est un joueur collectif rappelait Michel Platini, il y a deux ans. Griezmann a acquis la stature de héros national du football français dans un contexte bien particulier d'angoisse et d'incertitudes. Il serait bon qu'il demeure un simple footballeur, un grand buteur et surtout un bon passeur. En face de lui, le playboy Ronaldo et ses coéquipiers attendent leur heure, également.


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