• "Des frites dans le goulash" : Hongrie-Belgique : 0 - 4

    Extraordinaire Belgique !!!!! Les diables rouges ont livré un match stupéfiant de performance collective, guidé par un excellent Eden Hazard, qui fait bien les choses du football.

    Sublime Belgique, forcément sublime. C'est peu dire que les diables rouges ont fourni un excellent match contre la Hongrie dimanche 26 juin. Certes, comme pour la lutte des classes, il faut être deux, pour faire exister une partie et il est vrai que les techniciens hongrois, menés par leur capitaine Dzsudzsak (mais sans le brillant Kleinheisler) ont failli revenir au score plusieurs fois, notamment dans le premier quart d'heure de la seconde mi-temps. Mais passé ce moment de rééquilibrage, la Belgique a repris les devants et s'est imposée de manière remarquable, ajoutant trois nouveaux buts au compteur, après avoir dominé les Hongrois en première mi-temps, des pieds à la tête.

    La performance est grosse des exploits à venir. La Belgique monte inexorablement sous nos yeux depuis le renouvellement de l'équipe en 2013 et l'arrivée de Wilmots en sélectionneur coïncidant avec l'émergence d'une génération dorée : Hazard, De Bruyne, Courtois, Witzel, Nainggolan, Kompany, Lukaku, Fellaini, Mertens. Elle n'aligne pas seulement des joueurs doués individuellement mais elle scelle une alliance collective remarquable. Excepté Nainggolan (Rome) la plupart des joueurs évoluent dans le championnat anglais.

    La performance belge a surtout été illuminée par la surprésence d'Eden Hazard. Auteur d'une passe décisive et d'un but, Hazard a passé son temps à remonter le terrain, en long, en large, en travers, résistant à toutes les charges, maîtrisant tous les ballons, en distribuant plusieurs. A lui tout seul, il a réussi à déstabiliser la défense hongroise et a contribué à la force collective de son équipe. Il est même devenu l'inventeur d'un dribble improbable et involontaire, l'autopasse, quelque chose entre le petit et le grand pont, à l'origine du 2ème but belge. Envoyant la balle à Witzel qui l'a laissée filer en pensant être hors-jeu, Hazard est allé directement la chercher, pour la remettre au centre sur le pied de Batshuayi. Sa performance extraordinaire a été saluée par toute la presse le lendemain du match. Notamment, par la presse belge, bien évidemment.

    Les compétitions internationales de football produisent du chauvinisme comme le foie la bile. Moqueuse et ironique à l'égard de la prétention française en matière de football (ce qui représente, il faut l'avouer, une saine francophobie) la Rtbf n'échappe pas à la règle. Mais, au vu de la splendeur footballistique des diables rouges, admettons qu'il y a de quoi devenir chauvin. Le commentateur vedette du football belge, Rodrigo Beenkens a ainsi déroulé le tapis rouge de l'exhortation nationale : entre la métaphore thierryrolandienne (dixit Patini) : "il y a des frites dans le Goulash" (à quelques secondes de la fin de la première mi-temps) et l'ironie moqueuse (Kiraly, le gardien hongrois quarantenaire portant un jogging gris, est invité, au bout du 3ème but à "aller se coucher avec son... pyjama") les commentaires ont frôlé l'extase patriotico-mystique ("les Belges ont écarté leurs adversaires sur le chemin de l'Euro, comme Moïse les eaux de la mer Rouge", "vendredi soir Lille doit être belge" (pour le quart contre le Pays de Galles qui se joue à Lille) ) jusqu'à la suffisance : "personne ne peut plus nous résister, même pas l'Allemagne". C'est Eden Hazard qui a fait l'objet de la plus grande admiration à coups de "qu'il est grand ce petit", ou "Eden est l'accélérateur de particules belges" et encore "Eden Hazard a littéralement marché sur l'eau aujourd'hui".

    Aussi puissante que l'Allemagne, plus technique que la France, alignant plusieurs Ronaldo, elle peut contrer tactiquement l'Italie, dans une nouvelle rencontre, et a fortiori, disposer du petit poucet islandais ou de l'outsider gallois, bref, la Belgique est, plus que jamais, une favorite du tournoi. Dans tous les cas de figure, elle n'a pas fini de faire parler d'elle, même après l'Euro 2016.


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